Mùrin n'était pas pour ainsi dire bien dans sa peau ces derniers temps. Il avait tellement changé qu'il ne savait plus quoi faire à l'avenir. Il était un nain tout à fait ordinaire au début de ses aventures, le type super chiant et très avare. Puis au fil du temps son comportement changeait. Il délaissait ce côté qu'il qualifie de minable pour devenir quelqu'un de bien, mais ce changement radical n'avait pas que des avantages hélas. Il devenait de plus en plus perturbé : il se demandait s'il ne s'était pas trompé de voie. Était-il fait pour servir les intérêts de Dùralas et les libertés de ses habitants ? Peut-être qu'il était manipulé dans l'ombre pour servir les intérêts personnels de certains. Comment les autres nains le voyaient maintenant ?
le nain avait décidé de se rendre en pleine forêt de Sylfaën afin d'être au calme pour réfléchir à tout ça. Enfin... Réfléchir... Ce n'était pas si évident que ça, il se posait toujours les mêmes questions et ne parvenait pas à trouver réponse ou d'autres choses à dire.

- Et dire que je pensais trouver une réponse même minime dans ce foutoir !

Il élevait la voix de plus en plus forte au fil des mots jusqu'à crier le dernier mot. Juste après des oiseaux et des animaux s'enfuirent des endroits où ils s'étaient cachés pour observer le nain. Mùrin se laissa tomber par terre en haletant. Il jura et soupira plusieurs fois avant de se lever et frapper dans un tronc se trouvant par terre à quelques mètres d'une pente. Le morceau de bois dévala la pente, s'éleva dans les airs en se frottant à un rocher et retomba avec fracas plus loin on ne sait où.

- A quoi bon venir ici pour frapper dans un morceau d'bois ? Bon, vu que je n'ai rien à faire je ferai mieux de rentrer.

Soudain une voix calme d'un vieillard l'interpella :

- Maître nain ! Attendez ! Restez encore un peu je vous pris ! Je peux vous aider dans vos problèmes ! Ainsi je prendrai le rôle de l'homme chauve dans son habit rouge attendant la visite d'aventuriers sur la plus haute cime des montagnes du Baldor !
- Ah je vois. Vous êtes un sage n'est-ce pas ? Vous pourriez alors sûrement m'aider !
- Je ne peux pas t'aider, juste te permettre de voir une solution !
- Oui, donc m'aider !
- Non, juste voir une solution.
- Bah non, vous m'aidez à voir une solution !
- Non, les lentilles et la lumière t'aide à voir, moi je peux juste t'orienter dans la solution que tu dois voir.

Il était assez difficile de comprendre les intentions du vieux sage, mais il fallait bien s'y faire et Mùrin préféra écouter le sage sans le contredire même s'il n'y comprenait pas grand chose, ça valait mieux pour eux deux.

- Bien ! J'apprécie votre aide vieil homme !
- Tu es un nain, Mùrin.
Comment connait-il mon nom ?

-Alors bases-toi déjà sur ce que tu étais. Si tu as changé c'est que tu l'as souhaité mais tu peux toujours revenir en arrière. Tu dois penser à ce que tu n'aimes pas pour l'instant.
- Mais je ne sais pas ! C'est ça le problème je n'en ai aucune idée ! Je... Je voudrai savoir si ce que je fais est bien ou pas !
- Non Mùrin ! Tu t'attaches à une autre personne qui n'est pas toi ! Tu ne dois pas te voir en nain de bien si tu ne le souhaite pas réellement !
- Mais je veux servir le bien et anéantir le mal !
- Les hommes de bien ne sont pas forcément du bon côté ! Tu dois voir ton adversaire et apprendre ses intentions !
- Le_Juge ! Le voilà mon ennemi ! Et il provoque le mal sur Dùralas !
- Non, Mùrin. les gens disent qu'il fait le mal, mais a-t-il déjà attaqué une ville ? A-t-il déjà fait exécuter des innocents ? A-t-il déjà eut un comportement de conquête absolue ?
- Êtes-vous de mon côté ou du côté opposé ?
- Je suis du côté de la paix et de la vérité comme tous les citoyens de Dùralas. Et tu dois savoir quelque chose de très important te concernant.
- Laquelle ?
- Tu es un aventurier, un tueur, un destructeur, une personne de guerre. Que fais-tu à Dùralas ? Des combats, tu tues des êtres vivants.
- Des monstres envoyés par Le_Juge !
- Et pourquoi à ton avis ? Pour les aventuriers ! Tant qu'il y aura des aventuriers, il y aura des monstres pour les combattre, mais les pires monstres ne sont pas sous les ordres de ce fou ! Ce sont des habitants de Dùralas ! Qui ont été tes derniers adversaires ?
- Et bien... Des miliciens ! Mais il y a eut un smilodon aussi !
- Les animaux ne sont pas des monstres, ils se battent pour survivre contre plus fort qu'eux, vous !
- Je vois... Vous avez raison. Mon principal ennemi n'est pas Le_juge, mais moi !
- C'est un bon début. Et que penses-tu de ton ennemi ?
- Je... Non attendez ! Il y a quelque chose qui cloche là ! Je trouve ça... bizarre !
- Ton propre ennemi a pris le contrôle de ton corps et agit avec depuis longtemps déjà !
- STOOOP !!

Mùrin se réveilla adossé contre un arbre. Il ne savait pas ce qu'il s'était réellement passé, mais il se sentait étrangement bien. Il ne s'était encore jamais sentit aussi bien à vrai dire depuis qu'il avait commencé sa vie d'aventurier. Il se leva et fit craquer tous ces os un par un lentement dans un silence de mort.

- Comment ai-je réussi à me faire passer pour quelqu'un d'autre ? Quelqu'un que je n'apprécie guère ! Pourquoi s'enquiquiner à devenir quelqu'un de bon quand on peut rapidement devenir mauvais ? Il est temps de rappeler à l'ordre tout Dùralas, le nain Mùrin n'est plus du mauvais côté, il est maintenant du seul et unique côté qui puisse être pour lui. Il n'y a pas de bien ou de mal, juste des personnes agissant pour soit des intérêts externes soit personnels. Maintenant je dois me faire découvrir !

Une fois qu'il eut terminé de parler, il entendit des voix. Il les analysa rapidement il s'agissait d'un enfant et de trois adultes et d'après le timbre de leur voix, c'étaient des humains.

- Si je puis dire, je suis tombé sur une bonne pioche ! Maintenant allons répandre le chaos !

Calysto, par curiosité, était allée explorer la Forêt Sylphaën, dite Forêt des Elfes. Elle n'avait jamais vu un Elfe, ou du moins, n'avait jamais fait attention. Quel goût pouvait bien avoir leur sang ?
Par chance, le jour était beau, les oiseaux sifflaient en chantant et chantaient en sifflant, une probable chasse serait bonne. Cependant, sous sa forme reptilienne, elle allait de gauche à droite en râlant.

- Grr... Où je sssuis là ? Cccette fichue forêt est pareille de partout, elle est où la sssortie ?

Son vieux sac à dos sur le dos contenait ses vêtements usagés, ses quelques pièces d'or, et les nouvelles armes qu'elle avait acheté juste avant de venir à Sylphaën. Ah ! Et son vieux châle gris foncé aussi. Etant donné qu'elle était seule et que rencontrer quelqu'un allait être un peu difficile, elle ne courait pas de réel risque en laissant voir son bustier violet incrusté de pierres précieuses et ses autres accessoires (toujours avec des pierres), comme elle les aimait tant. Elle s'arrêta à un cours d'eau afin de se désaltérer un peu ; sa peau de serpent en avait besoin, de temps en temps. Finalement, elle finit par laisser ses affaires de côté et plongea entièrement dans l'eau. Comme c'était relaxant !
Mais la Naga ne montrait pas sa satisfaction, qu'elle ressentait d'ailleurs très peu. L'objet de ses pensées était sa vengeance, sa douce vengeance contre une ville entière qui, 10 ans plus tôt, l'avait persécutée jusqu'à l'épuisement, jusqu'à sa mort. Sa mort ? Nooon... Simplement l'illusion de sa mort. Sa disparition. Mais elle était revenue. Malheureusement, avec la même apparence que lorsqu'elle avait été enterrée vive, donc d'une petit gamine, ironiquement, car elle n'aimait pas les enfants si ce n'était pas pour les croquer.


Calysto se leva et sortit de l'eau, puis remit son sac à dos. Si elle ne trouvait pas la sortie de la Forêt, au moins elle aura exploré, comme elle l'avait premièrement souhaité. Elle se traîna quelques minutes, dans le silence complet (à part les chants de oiseaux, naturellement), quand elle entendit quelqu'un près d'elle, à travers la végétation.

- ... personnels. Maintenant je dois me faire découvrir !

La jeune Naga se tourna vers l'autre groupe, sûrement d'Humains, en train de discuter un peu plus loin. Elle avança ensuite vers la source de la première voix et vit un enfant... Non, les enfants n'ont pas de barbe... Un Nain, tout seul. Il se parlait à lui-même ?

- Si je puis dire, je suis tombé sur une bonne pioche ! Maintenant allons répandre le chaos !

La petite fille Naga sortit de sa "cachette" et appuya son dos contre un arbre, les bras croisés, un sourire moqueur sur le visage.

- Répandre le chaos ? Avec cccette taille ? T'es assssez mal parti toi.

Et elle ricana. En effet, il faisait une tête de moins qu'elle. Innocemment, elle fit semblant d'examiner les griffes de sa main droite tout en lui tirant la langue, et remua sa queue aux écailles noires, vertes et grises.

Mùrin approcha tout doucement du groupe d'humains avec un sourire sadique bien distinct. Il se posa derrière un arbre et observa ses victimes. Deux des adultes, un homme et une femme de faible corpulence, discutaient à propos de leur itinéraire. Ils avaient décidé de se poser ici pour se reposer un peu avant de reprendre la route pour leur destination, lieu qu'ils n'atteindront pas ce qui les aidera dans ce labyrinthe de végétaux tout ça grâce à Mùrin. Le troisième adulte qui était assez enrobé, s'amusait avec l'enfant, un jeune garçon d'environ neuf ans avec une bouille de naïf de premier choix.
Le nain bougeait nerveusement ses doigts, il était excité comme s'il venait de mettre la main sur un trésor d'une valeur inestimable. Toujours avec le sourire aux lèvres, il essayaient de se concentrer sur la meilleure des façons pour les massacrer.
Bon, il est bientôt temps de passer à l'action ! Je vais d'abord éliminer le gamin devant les yeux des parents, puis le gros et pour finir la femme. Je laisserai l'homme en vie pour raconter ce qu'il leur est arrivé.

Mùrin arrêta de sourire pour redevenir sérieux pour réussir au mieux son plan. Il effectua une série de trois roulades le plus furtivement possible sur la gauche pour contourner le groupe et se placer juste derrière l'enfant. Il n'était qu'à deux mètres derrière des fourrées assez épaisses. Il n'y avait rien, absolument rien entre lui et sa proie.
Le nain respira un bon coup puis compta jusqu'à trois. Le compte à rebours terminé, il s'élança sur le gamin et en plein vol sorti les trois lames contenues dans son bras mécaniques. En une fraction de seconde s'empara du petit être et plaça son bras devant son cou.

- N'essayez pas de faire le moindre faux pas humains sinon je lui tranche la gorge !
- Qu'est-ce que ? ...

L'enfant étai apeuré et les humains ne savaient que faire. La femme avait les larmes aux yeux et implorait le nain de le relâcher :

- Par pitié ! Nous vous donnerons tout ce que nous avons ! Laissez-le partir !
- Vous voulez que je le relâche, n'est-ce pas ?

Les humains hochèrent la tête et la mère le fit plus frénétiquement. Cette situation amusait le nain.

- Soit ! Je vais le relâcher !

Le nain effectua un mouvement du bras pour trancher la gorge de l'enfant. Lorsque la mère le remarqua elle cria le nom du petit-être le plus fort possible tout en sanglotant. Heureusement pour elle, une flèche fut décochée et atteignit le torse du nain à quelques centimètres de la tête de l'enfant. Le nain s'écroula par terre et relâcha l'enfant toujours en vie qui rejoignit sa mère tout en pleurant. Mùrin se releva péniblement et arracha la flèche. Il dévisagea les humains d'un regard noir et pourtant ils n'avaient rien fait.

- Comment osez-vous qui que vous soyez ? Je suis Mùrin ! Je serai un grand démon connu dans Dùralas entier ! Vous ne pouvez m'abattre aussi facilement ! Montrez-vous larves ! Je vais vous étripez ! Cette flèche n'était que pierre ! Je vais vous montrer une vraie arme !! MONTREZ-VOUS !!

Une dizaine d'elfes sylvains sortirent de leurs cachettes tout encapuchonnés dans des manteaux verts pour se camoufler. Ils bandaient tous leurs arcs et visèrent le nain. Celui qui semblait être le chef et celui qui avait tiré la flèche prit la parole :

- Mùrin, ami des elfes que nous t'appelions autrefois ! Tu es en état d'arrestation pour avoir voulu porter la main sur une famille d'humains innocents. Tu sera enfermé en attendant ton jugement !
- Mon jugement ?!

Le nain éclata de rire.

- Jugez-moi ! Allez-y ! ... et vous connaîtrez le chaos ! Votre forêt brûlera par le feu des nains ! Les miens n'accepterons jamais une exécution d'un de leurs semblables même s'il est un démon ! - Il effectua une pause et reprit la parole - Ami des elfes, n'est-ce pas ? Malgré ce titre vous n'avez jamais voulu relâcher votre attention sur moi !
- Il y a quelques minutes nous avons senti une vague de noirceur. En nous approchant nous avons découvert qu'elle émanait de toi. Tu dis que les tiens se révolterons ? Ne crois pas ceci ! Tu n'es plus rien maintenant ! Tu n'es là que pour mourir pour ne pas commettre d'atroces choses plus tard !

Une vague de noirceur, hein ? Ils sont mignons !

Le nain ne pouvait pas comprendre comment ils osaient parler de telle sorte le concernant. Comment pouvait-ils être aussi insouciants et orgueilleux ? Mùrin avait du mal à garder son sang froid et heureusement qu'il reçu un trognon de pomme sur la tête sinon tout aurait put mal se passer.
Au début le nain fut énervé. Comment cette personne osait-elle lui lancer un vulgaire trognon de pomme sur la tête ? mais lorsqu'il la vit descendre tout doucement il se demandait si ce n'était pas plus tôt pour le protéger, même indirectement. Le nain n'était pas en mesure d'éliminer tous les elfes présents ici, il pourrait en tuer la moitié, mais pas plus. Il observa attentivement la personne l'ayant "sauvé" d'un air amusé. Tous les regards étaient braqués sur elle tels des projecteurs sans qu'ils n'arrivent à l'éblouir.
Cette femme au teint pâle, s'appuya dos contre le tronc duquel elle venait de descendre tout en arborant un sourire malicieux.
J'aime ce sourire là, si... familier.

L'un des elfes finit par lui adresser la parole de manière provocatrice et furieuse :

- Tu fais quoi là ! Retournes d'où tu viens et laisses-nous nous occuper de son problème !

Ce n'est que lorsque la jeune femme mystérieuse soupira que le nain remarqua les oreilles pointues respectives aux elfes.
Une elfe ? Elle est assez bizarre, elle me semble si...

Soudain, le nom d'une personne apparu à l'esprit du nain et machinalement il répéta son nom :

- Ambre ?

L'un des elfes regarda l'elfe plus attentivement tout en pointant son arc en sa direction.

- Non ! Tu n'es pas Ambre, mais quelque chose en toi m'a fait pensé le contraire. Tu es si différente d'Ambre mais... Si différente des elfes aussi ! (il effectua une légère pause puis reprit malgré les ordres des elfes) Je me nomme Mùrin et je suis un nain anciennement bon et aujourd'hui... démon ! Enfin, je l'espère.

Devant l'absence de réponse, le nain continua à lui parler toujours malgré les ordres de ses "ravisseurs" si on peut les appeler ainsi.

- Tu n'es pas une elfe ordinaire, tu me sembles si... dépourvue de luminosité. Serais-tu une elfe déchue ?

Lorsque les autres elfes entendirent ce nom, ils braquèrent leurs arcs sur l'elfe sombre, enfin d'après le nain.

- Les elfes sont lumineux, toi tu es sombre. J'arrive à le sentir car nous sommes pareils, il semblerait que tu ais perdue ta luminosité, non ? J'arrive à le sentir à l'intérieur de toi. Nous ne sommes pas si différents toi et moi.
- Tais-toi nain ! Et toi l'elfe, qui es-tu ?

L'elfe qui en avait sûrement plein le dos du nain et de ce qu'il disait, préféra tourner les talons à ce petit groupe et commença à marcher droit devant elle. Cependant Mùrin ne pouvait la laisser partir aussi facilement. Il réfléchit le plus rapidement à une phrase assez provocante à lui dire afin qu'elle reste.

- Pourquoi fuis-tu ?

L'elfe ne s'arrêta pas, finalement cette phrase n'eut aucun effet sur elle. Si elle continuait comme ça, les elfes risquaient de lui décocher une flèche dans le dos qu'elle soit une elfe sombre ou pas.Mais visiblement elle s'en fichait éperdument. Elle ne devait penser plus qu'à s'en aller et partir le plus loin de cet attroupement fort bruyant, inintéressant et déplaisant.
Le nain décida d'en rajouter un peu plus :

- Vu la direction qu'elle prend et puisque vous êtes ici et non là-bas, je ne pense pas qu'elle va aller faire des courses dans le village à proximité ! Surtout armée comme elle est. Enfin... J'dis ça, j'dis rien ! Comme on dit, à vos risques et périls !

Mùrin conclu son discours, certes petit mais possédant assez d'éléments pour mettre la pression aux gardes forestiers, avec un claquement de main qui résonna entre les arbres. Le sourire aux lèvres, il regarda les elfes disposé autour de lui comme s'il était en train d'accomplir une victoire.

- Qu'est-ce que tu veux, toi ? Je te rappelle que t'es pas en bonne posture !
- Oh vous savez ! Ma posture, je m'en fiche un peu ! Le plus important c'est que ma mission va être finalement atteinte ! Bon, c'est vrai ce n'est pas vraiment comme je l'avais voulu, mais l'essentiel c'est qu'il y ait des victimes !
- Tu vas me faire croire, dit un elfe l'air amuseur et avec une pointe de moquerie dans la voix, que tu vas nous éliminer, tous les dix là, maintenant ? Ah ! Laisses-moi rire !

Rire bref du nain, puis réponse :

- Moi ? Vous ? Ha-ha-ha ! ... Non ! Mais elle, hum-hum, et puis les habitants là-bas, ha-ha-ha... Oui ! Parce que, laissez-moi vous en parler, nous avons le même employeur !
- Comment ça ? Tu la connais ?
- Euh non ! Non, non ! Pas du tout ! Jamais vu de ma vie ! Même si elle ressemble à une personne que j'ai vu y'a de cela... hum... laissez-moi réfléchir... un an... Oui ça doit être ça ! Mais, ce n'est pas elle.
- Alors pourquoi dis-tu que tu as le même employeur qu'elle ?
- Voyez-vous, mon employeur un des grand malfaiteur de Baldor Heim, m'avait demandé de faire une petite tuerie dans le forêt elfique. Cependant, il m'a dit aussi qu'il avait une grande spécialiste de massacre sur le coup, une elfe, mais il m'a dit qu'avec elle on ne sait pas quand elle va frapper alors vu qu'il est un peu pressé, il m'a employé ! En fait cette histoire de démon et tout le tralala, ce n'est que... diversion ! Pendant que la grande prêtresse s'occupe d'un village entier sans protections ! C'est aussi simple que ça.

Le capitaine sylvain, tremblant de terreur à l'idée du massacre génocidaire qui aurait lieu juste à côté d'eux, décida d'envoyer six de ses hommes à la poursuite de l'elfe qu'il a qualifié de sombre et dangereuse afin de l'éliminer pour arrêter ce plan machiavélique.

L'elfe revint en compagnie des elfes indemnes partis à sa recherche. La femme était calme mais fixa le nain droit dans ses yeux durant plusieurs secondes. Elle devait assurément se douter qu'il était pour quelque chose vu tout ce qu'il avait dit. Peut-être que cet allié potentiel finirait par devenir un ennemi au plus grand regret du petit être. Mùrin essaya de faire quelque chose pour empêcher ceci d'arriver :

- Tu sais, ils veulent te tuer !

Le capitaine sylvain renchérit en rappelant au nain qu'il était lui aussi en danger de mort ce qui énerva profondément le buveur de bière. Il soupira et s'approcha de quelques pas de l'elfe.

- Je ne suis pas à proprement parlé un... monstre ! Comme je vous l'ai dis je...

Le capitaine longues oreilles l'arrêta de suite en le menaçant avec son sabre elfique. Le nain soupira une nouvelle fois et recula. Il jeta un coup d’œil vers l'elfe et réfléchit à un moyen de la convaincre de le rejoindre.
Pendant ce temps les gardiens de la forêt s'impatientaient et souhaitaient en finir rapidement, mais leur chef pensait que ces deux individus cachaient quelque chose, peut-être un détail qui l'aurait échappé. L'habitant des montagnes finit par comprendre pourquoi ils n'étaient pas déjà morts, lui et la femme elfe. Il décida de d'abord s'occuper de cette femme avant de jouer le tout pour le tout avec l'imbécile de capitaine.

- Comme je vous l'ai dis tout à l'heure, je me nomme Mùrin j'aurai aimé savoir votre nom elfe !

Elle ne lui adressa aucun mot.
C'était à prévoir, mais je ne m'arrêterai pas là, maintenant, comme ça !

- Êtes-vous en quête de célébrité ? Est-ce que le fait d'être connue dans Dùralas en entier vous intéresse-t-il ? Je peux vous aider à vous faire connaître de tout le pays !

Calysto était furieuse à cause du Nain qui l'avait royalement ignorée. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait le laisser partir ainsi ; d'ailleurs, elle allait lui apprendre à bien traiter ses interlocuteurs, surtout s'il s'agissait d'une Naga et qu'elle s'appelait Calysto Ash Wilder. Dans le plus grand silence, tapie en-dessous des buissons touffus, observa le Nain se déchaîner contre des Humains en bonne santé, puis se faire arrêter par des Elfes.

- Fichus Elfes ! J'aurais pu me nourrir après que ce petit fou les ai égorgés ! Eux, et lui avec !

Tout d'un coup, de nulle part, une femme... Une Elfe... Différente... Atterrit sur le sol, équipée d'un sac noir et d'armes. Pâle comme la mort et vêtue entièrement de noir, à part de simples petits détails en blanc et or, l'Elfe s'appuya contre le tronc de l'arbre près d'elle, un air de malice dans ses yeux rouge sang. Calysto en avait eu peur dès l'instant où elle l'avait aperçue. Quelque chose, une ombre, quoi que ce soit en cette Elfe l'effrayait. Mais la Naga ne pouvait tout simplement pas arrêter de l'observer, paralysée. Elle était comme hypnotisée.

~ Fais attention, petite Naga imprudente... L'Elfe des Ombres te mangera ! ~

Un frisson parcourut le dos de Calysto.
Elle était encore à admirer la silhouette de l'Elfe (avec envie, car elle était restée figée dans son corps d'enfant), quand elle arriva au visage et croisa le regard froid de celle-ci. La Naga dut se mordre la langue pour ne pas laisser échapper un cri de terreur, tout en reculant rapidement.
Partir, elle devait partir en courant, ou mieux, en rampant, mais vite.


A travers la Forêt Sylphaën, une Naga de 12 ans [d'apparence] rampait au plus vite qu'elle le pouvait, le coeur battant.
Elle s'arrêta enfin, essoufflée, et appuya sa main contre un tronc d'arbre pour se plier en deux et reprendre son souffle.

- Que... Qu'est-ce-que c'était ? QU'EST-CE-QUE C’ÉTAIT CETTE CRÉATURE ??!

Elle en était hystérique, la pauvre. Pendant plusieurs minutes, elle fut prise de petits rires et de tics nerveux, sans oublier son coeur, qui lui sortait presque de la bouche. Puis, ses oreilles détectèrent un son familier... Des Humains ! Les Humains de tout à l'heure !


Ils étaient trois. Les mêmes trois. Le couple et leur enfant. Ils avaient l'air vraiment inquiet. La Naga se déplaça dans le plus grand silence de façon à se retrouver dans leur dos, puis bondit sur l'enfant, la proie la plus facile. La prédatrice et son repas roulèrent sur le sol, tandis que la mère eut juste le temps de lâcher un cri. L'enfant Humain se débattait, mais ce n'était rien, face à la force reptilienne de Calysto. D'ailleurs, cette dernière était déjà en train d'enrouler le corps de l'enfant avec sa queue de serpent, afin de l'étouffer et pouvoir le manger en paix.
Les larmes aux yeux, la mère cria :

- S'il-vous-plaît, par pitié, prenez-moi, pas lui ! Je vous en su... Supplie !
- Ton tour vient juste après, ne t'inquiète pas pour ça... Chuchota Calysto.

Puis, d'un coup, sans avertir, elle sortit ses crochets de serpent et mordit profondément le cou du gamin.

- NOOOOOOOOOOON ! Crièrent ensemble les parents, tandis que Calysto savourait le goût du sang enfantin dans sa bouche.

A peine avait-elle tué le garçon, elle s'attaqua par la suite aux deux adultes, sans scrupule.


- Naga !

L'interpellée leva la tête et vit une dizaine d'Elfes perchés sur les arbres aux alentours, pointant leurs armes sur elle. Un avait une corde dans les mains.

- Ennemie des Humains et envahisseuse de la Forêt Sylphaën, tu es en état d'arrestation pour avoir assassiner cruellement une famille d'Humains innocents ! Tu seras enfermée en attendant ta condamnation !
- Et m***.

L'elfe n'avait donné aucune au nain. Elle voulait rester très distante et mystéiruese. Elle alla s'asseoir au pied d'un arbre et fit un air qu'on pourrait qualifier "d'adorable petite fille" - ce qui énerva intérieurement le nain. Il fermât les yeux, il n'arriverait sûrement pas à rallier l'elfe à sa cause comme il le pensait, mais bon... peut-être n'était-elle pas si incroyable comme l'avait pensé le petit être.
Il ouvrit les yeux, rien n'avait bougé comme il le pensait. Le capitaine du groupe des sylfaëns finit par assumer son rôle :

- Nain et elfe ! Vous êtes coupables de haute trahison envers le continent ! Vous êtes...

Mùrin l'interrompit d'un rire moqueur. Cet acte irrespectueux irrita profondément l'elfe qui essaya de retenir sa rage.

- Qu'est-ce que tu veux encore ? D'autres tueurs sont en route ?

Le nain ne répondit pas, il observa autour de lui les arbres immenses, le feuillage frémissait à cause du vent qui venait de se lever tout doucement. Un nouvel acte irrespectueux, ce nain devait avoir très envie de mourir se dirent plusieurs elfes. Finalement, l'un d'eux n'en pouvant plus, couru vers le nain et avec un élan frappa de poing sur la joue du nain. Le petit être n'avait pas bougé d'un poil - de barbe mouhahahaha. L'être des forêts recula sa main en tremblant et en se tenant le poing puis émit un cri de terreur.
Mùrin finit par tourner la tête vers le groupe d'elfes. Il avait changé d'apparence, il était maintenant beaucoup plus sérieux et si des experts en psychologie étaient présents, ils pourraient percevoir une vague de soif de sang émanant du nain.

Vous m'cherchez ?

Sa voix avait changée, le nain avait changé d'un instant à l'autre. On entendit ensuite une multitude de bruits comme des craquements d'os - ce qui était en fait des bruits émanant de l'armure, elle se préparait au combat.

Calysto se fit traîner dans la Forêt pendant quelques minutes, avec un sac sur la tête. L'odeur lui était familière, et une boule se formait dans sa gorge : la peur. Ce qui n'arrangea pas les choses, vu son actuel position de détresse. Elle sentit alors qu'on la soulevait, puis qu'on la jetait sur le sol. La Naga gesticula un peu, sous les rires de plusieurs personnes, jusqu'à pouvoir se détacher et enlever le sac. Elle se vit entourée d'Elfes en train de se moquer d'elle, un Nain parmi eux, et... L'Elfe effrayante. A sa vue, Calysto recula rapidement jusqu'à un tronc d'arbre, qui l'empêchait d'aller plus loin. Elle n'arrivait tout simplement pas à tirer ses yeux de cette jeune femme. Des bruits bizarres venant de l'armure du Nain ne faisaient qu'augmenter sa méfiance. Tant de colère, de peur et de soupçon dans une si petite personne...
En grognant et dévoilant ses dents pointues, la petite Naga sortit son Bâton d'Aubépine, qu'elle serra de ses poings, prête à se défendre... Ou attaquer.

- Pourquoi ? Qu'est-cce-que je fais iccci ?

Les cliquetis de l'armure n'avaient pas pour intention de s'arrêter tout de suite, comme si la protection voulait faire durer un certain plaisir. Mùrin sentit les câbles et les mécanismes s'activer à l'intérieur de son importante cuirasse, les cordes en acier glissaient telles des serpents en allant chercher tel caractère pour maximiser la défense et la réaction. Le nain avait incorporé un autre mécanisme qui permettait à son armure de bouger ses membres afin d'éviter et/ou de contrer les attaques pénétrant un certain périmètre de sécurité et se dirigeant vers le nain. Le dispositif avait été très long et très laborieux à confectionner mais Mùrin ne s'en plaignait pas, il était très content du résultat.
En effet ceci lui avait permis un peu plus tôt de placer une couche protectrice incroyablement résistante pratiquement invisible à l'endroit où l'elfe allait frapper le petit être. C'était pour cette raison qu'il finit les doigts en très mauvais état.

Le nain sentit que son armure était pratiquement prête et s’apprêta à parler une nouvelle fois à la femme elfique, cependant il fut arrêté dans ses pensées par l'irruption soudaine d'un groupe d'une dizaine d'elfe similaires à ceux se trouvant sur place.
Le nain se demanda s'ils n'étaient que de simples renforts ou tout simplement un groupe passant dans les parages. C'est alors qu'il aperçut un prisonnier avec un sac de toile pour masquer son visage au centre du groupe des êtres sylvains. Puis l'un des buveurs-d'eau-chaude-avec-des-plantes-dedans le projeta par terre. La queue du nouveau personnage, qui était alors invisible de par les elfes situés devant lui, apparu tel une lueur dans les ténèbres.
Le prisonnier, non la prisonnière, puisqu'elle venait d'enlever le sac de sa tête, était une naga. Elle n'avait sûrement pas fait quelque chose de très agréable pour la société. Un meurtre peut-être. Quoiqu'il en soit les elfes qui l'accompagnaient en profitèrent pour se moquer d'elle. Ce comportement irrespectueux et hautain ne plut guère au nain, qu'elle soit une meurtrière ou une pyromane cela ne l'importait peu. Quel qu'on soit on n'a pas le droit de se moquer de la sorte. Mùrin retint sa rage dans son être et la déversa dans les engrenages de son armure. S'en suit de nouveau cliquetis qui s'arrêtèrent pour de bon.
Le nain tourna ses yeux vers la naga sans bouger son visage et la vit se relever péniblement. Elle ne semblait pas contente du tout puisqu'elle grogna des dents. Ce geste amusa Mùrin, peut-être que ce n'était pas l'intention première de la jeune fille à queue de serpent, c'était comme si elle se moquait à son tour des railleries de ses "ravisseurs" à propos du fait qu'elle était traitée comme une bête. En tout cas elle montra rapidement qu'elle savait se défendre puisqu'elle s'empara de son bâton de combat - il n'était pas assez résistant pour être un bâton de marche, et puis quel naga utiliserait un bâton de marche ? - et se prépara à toutes éventualités de la part des défenseurs de la forêt.
Mùrin jeta un coup d’œil à l'elfe muette qui restait toujours à sa place telle une spectatrice. Le visage de l'elfe dégageait un envoûtement tel qu'on n'en voyait pas tous les jours. On aurait dit qu'une certain hypnose se dégageait des traits - maléfiques - de la mystérieuse individu.
Ses yeux revinrent sur la naga puisqu'elle se mit à parler en sifflant telle une serpent :

- Pourquoi ? Qu'est-cce-que je fais iccci ?

Le nain décida de lui répondre, après tout elle pourrait peut-être rejoindre ses rangs.

- Il semblerait que tu sois tombée mal naga ! Je ne sais pas de quels crimes tu es accusé par ces bouffeurs de salade... (il se tourna vers la femme elfique) Sans vouloir vous offenser ! (il se retourna vers la naga)... mais je ne crois pas qu'ils aient décidé de t'envoyer croupir dans un geôle !

Pour mettre du poids aux paroles du nain, plusieurs elfes commencèrent à encocher des flèches sur les arcs, prêts à tirer.
Mùrin leur sourit et arbora un visage d'enfant heureux à l'étonnement de plusieurs êtres sylvains, puis se retourna vers la jeune fille.

- Ils ne semblent pas très commode dirait-on ! (il effectua une pause et soupira, puis reprit) Mais on peut faire équipe vu que tu sembles déterminée à leur faire payer l'affront qu'ils ont pu te faire subir ! A nous deux, on pourrait s'occuper d'une bonne partie d'entre eux, mais je crains qu'on ne puisse pas faire le poids contre autant d'adversaires malgré mon épaisse protection !

Cette fois il se tourna bien droit devant les elfes comme pour leur dire que quoi qu'il ait pu dire, ils mourront tous sans exception. Puis il détourna son regard légèrement vers l'elfe.

- Sauf si une tierce personne décidait de prendre part aux hostilités !

Le nain sourit puis reprit sa position initiale.

- Échouer juste là alors que j'ai l'intention de mettre de l'ordre dans la pagaille qui siège sur Dùralas ou peut-être l'inverse ! (Mùrin ricanna) Quoiqu'il en soit j'ai de nombreux combats qui m'attendent, des combats bien plus difficiles que cet échauffement ! Alors n'allez pas croire que vous pouvez l'emporter, car il semblerait que vous soyez tomber sur la mauvaise personne !

Suite à ses paroles un bruit assourdissant et crépitant brisa le calme silence de l'air sur les arbres et leur feuillage. Trois faisceaux lumineux bleus, fins et instantanés émergèrent de derrière les elfes pour en tuer chacun un.
Mùrin actionna la sortie de ses trois lames et en décrocha deux pour les prendre dans chaque main.

- Que la boucherie commence !