Mage
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Sujet: La tragédie d'Ewilan T'il illan [présentation] Mar 28 Aoû - 13:31 | |
| Je m'appelle Adèle, j'ai 15 ans et je rentre en seconde générale à la rentrée. Je suis le double compte de Elendylle! Changer un peu c'est bien! J'aime beaucoup lire, le fantastique surtout, j'adore écrire aussi [vous le verrez si vous avez le courage de lire la suite! x)]. Je suis des cours d'agility avec mon chien, je passe souvent du temps avec mes amis, et j'ai un goût prononcé pour faire le bordel dans les campings avec Seviwen! J'adore ce forum, d'ailleurs je passe trop de temps dessus! Il est bien construit et les gens sont sympa. Merci beaucoup! A l'origine je voulais être naine mais une idée d'histoire m'est venue et c'était pour un loup garou... [Ha oui, j'aime le bleu et le vert!] Code: / Ewilan T'il Illan est une jeune fille entre 19 et 20 ans. Loup-garou, elle erre sur le contrées de Dùralas, visitant villes et forets depuis plusieurs années. Elle vit en solitaire, n'aime pas la compagnie. Souvent quand elle est avec une personne, elle est mal à l'aise, repousse froidement les avances amical ou non. Facilement en colère, il ne vaut mieux pas la déranger.
Elle est pleine de mélancolie suite aux épreuves qu'elle à passé, mais elle a sut se forger un mental d'acier au fil de ses années, ne laisse paraître aucune émotion. D'apparence, elle paraît dur et froide, mais vous ne savez pas ce qu'elle peut vivre, ni ce qu'elle ressent vraiment. Elle a une double personnalité mais son côté doux et prisonnier... mais peut-être qu'un jour, elle trouvera une personne qui fera rebattre son cœur...
Combattante féroce, elle aime les combats et ne refuserai jamais un défi. Mais attention, elle est rusée...Elle est cruelle avec ses ennemis, mais n'aime pas faire souffrir les gens gratuitement. Ennemis, enfin, prenez en note elle est claustrophobe.
On peut-dire qu'elle est végétarienne. Le fait d'être un loup-garou et de tuer des animaux la rend malade. Du coup, elle ne mange pas de viande sauf exception. Elle aime par dessus tous les poires sucrées et les prunes. Par contre elle déteste le poireau.
Une dernière chose... elle sait manipuler les gens, donc soyez correcte avec elle méfiez vous de sa voix chantante, cela risque d'être la dernière chose que vous entendez... Ewilan est une jeune humaine de lignée noble. Elle vit dans une contrée lointaine, de l'autre coté de la mer. Elle avait entendu parler quelques fois de Duralas, mais vaguement. Son père est ce qu'on peut appeler un comte. Il a un territoire et donc un château. Ewilan a toujours vécu là-bas, n'a rien connu d'autre que cette demeure, ses jardins avoisinants et ses gardes, toujours aussi peu bavards... Ancien maître d'arme, son père lui a enseigné le maniement de l'épée et le tir à l'arc dès qu'elle a sut marcher. A cause de ses entrainements durs et sévères, elle a appris à haïr son père, à pleurer des journées entières à cause de ses plaies, mais finissait toujours dans ses bras. Elle adorait le serrer fort, sentir son odeur... Sa mère (Elina) , jeune, fraiche, elle était une sorte d'espionne avant. Très proche d'elle, Ewilan passait beaucoup de temps en sa compagnie, faisait des promenades le soir dans la forêt pour contempler les étoiles. Son père n'en savait rien et il le déplorerait.
Pendant ses journée libres, c'est à dire pas souvent, elle partait faire des excursions à cheval, découvrant ainsi la nature, les animaux. Elle y pris gout très rapidement: ce contact avec la nature lui prodiguait des sensations hors du commun, picotait ses jambes et engourdissait son esprit, le laissant rêver . Un jour sur un chemin elle rencontra un écuyer qui vint d'un comté voisin travailler dans son château. Elle l'accompagna le long de la route faisant sa connaissance. Du même âge, ils devinrent rapidement ami. Fuyant la plupart de ses leçons, elle venait passer du temps avec lui, l'aidait dans son travail et quand il avait fini, ils partaient tous les deux à cheval dans la forêt. Bientôt, ils devinrent plus qu'amis. Ils durent rester en secret, se cachant de son père qui ne voudrait surement pas de lui dans la famille. Mais à son grand malheur, sa mère le remarqua. Le soir même, elle vint dans sa chambre lui parler et presque instantanément, des éclats de voix se firent entendre. Frustrée et très en colère, elle partit en courant de sa chambre sa mère à ses trousses, dévala les escaliers et courut vers les écuries. Elle enfourcha sa jument et partit vers la forêt. Grosse erreur... Ignorant quel chemin elle prenait, elle se laissa porter par sa monture, se fouettant le visage à cause des branches basses et déchirait sa robe à cause des ronces. Elle ne voyait plus où elle allait, les yeux brouillés par ses larmes. Le chemin semblait se rétrécir et se refermer sur elle tel un étau de fer. D'un coup, son cheval s'arrêta net et pila, la faisant passer par dessus sa tête. Elle fit un vol plané de 4 mètres et atterrit lourdement sur le dos, lui coupant le souffle.
Elle perdit connaissance quelques secondes, repris conscience et se remit debout avec difficulté. Ses jambes flageolantes la supportaient avec peine mais elle réussit à se stabiliser. Une douleur aigüe la saisit quand elle s'étira le dos, laissant échapper un petit gémissement de douleur. * Allons, j'en ai connu des pires* se dit-elle en repensant aux entrainements qu'elle avait subit étant petite. Ignorant les élancements de son dos, elle regarda autour d'elle. Elle avait atterrit dans une petite clairière bordant la montagne. Les arbres autour étaient tellement serrés entre eux qu'on ne voyait pas grand chose de ce qui se passait derrière. Une petite cavité saillait la roche grise du mont, sombre et mystérieuse. Seule sa jument faisait tâche avec le décor. Elle gémissait de peur, râpant le sol nerveusement avec son sabot. Intriguée, Ewilan s'approcha d'elle. Le jument rua. Par peur de prendre un coup de sabot, elle recula, se prit le pied dans une pierre et tomba à la renverse. Une forme noir bondit de derrière un buisson qui entourait la clairière et atterrit à quelques mètres de la jeune fille. La créature se mit sur ses pattes arrières et hurla à la lune telle un bête sauvage. De la bave coulait le long de son museau et ses yeux jaunes et perçant fixait Ewilan. Morte de peur, elle recula, toujours par terre, s'écorchant les mains sur les petits cailloux pointus mais elle était trop terrifiée pour s'en rendre compte. Son dos heurta un rocher. Haletante, elle se retourna et vit qu'elle était coincée. Saisit de panique, elle regarda à droite, à gauche, aucun issue possible. Le loup bipède grogna, découvrant des dents étincelantes, il fit un saut en avant, droit vers l'humaine qui cria. Il enferma sa mâchoire puissante sur sa jambe, enfonçant ses crocs blancs dans sa chair. Ewilan hurla de douleur. C'était comme s'il lui avait arraché la jambe! Une sensation de brulure saisit son bas de jambe, remontant le long de son corps jusqu'à son cœur. Le loup se détacha de sa jambe. Du sang ruisselant de ses dents, il se lécha les babines, savourant ce repas délectable. La jeune fille regarda sa jambe ensanglantée: des lambeaux de chairs se détachaient et on pouvait voir distinctement la marque de la morsure. Sous le choc, Ewilan sombra dans le mystère de l'inconscience. Sa dernière vision étant le loup fonçant vers son abdomen tous crocs dehors. Quand elle rouvrit les yeux, sa vue était trouble et les sons n'étaient que de lointains échos. Une forme flou se mouvait devant elle. La jeune fille entendait quelqu'un l'appeler, crier son nom. « Ewilan! Ewilan!» Une voix de femme... elle se faisait de plus en plus forte, se transformant en cri d'inquiétude : Sa mère! Ewilan repris conscience de ce qu'il se passait et la douleur à sa jambe se fit plus forte que jamais. « -Maman! » Sa mère se tenait devant elle, la protégeant du mieux qu'elle pouvait et en face, le loup bipède, grognant férocement. Il avait une flèche planté dans la cuisse et une dans la poitrine. Fou de rage et de douleur, il s'élança vers elle avec une rapidité déconcertante. D'un geste vif, elle tira son épée, mais trop tard, le monstre lui griffa l'avant bras, déchirant sa tunique. Ignorant la douleur, sa mère enfonça son épée dans le cœur de la bête, se prenant elle même un autre coup de griffe dans les côtes. Le loup hurla de douleur, laissant suspendre dans l'air une plainte à vous glacer le sang. La mère d'Ewilan retira son épée de son poitrail tandis que lui s'enfuyait.
Toujours terrorisée par ce qu'il venait de se passer, Ewilan ne faisait guère attention à sa mère. Celle-ci lâcha son épée et s'effondra par terre en se tenant l'avant bras.
« - Maman! »
Paniquée, elle vint vers elle, trainant sa jambe blessée. Elle était pliée en deux, tenant toujours son bras droit. Sa tunique verte était déchirée tout le long de la blessure et prenait une teinte vermeil. Quatre griffures ornaient son bras. A peine remarqué ça, elle vit son flanc qui saignait abondamment.
« - Maman, maman, je suis désolée, sanglota-elle. Je ne voulais pas...
Ne t'inquiète pas pour moi ma chérie, répondit celle -ci en relevant la tête. Il faut aller au château au plus vite!
Elle étreignit sa fille avec tendresse, la berçant doucement dans ses bras, puis une fois calmée, elle l'aida à se relever et la fit monter sur son cheval. La jambe d'Ewilan lui faisait atrocement mal, elle avait l'impression que son cœur s'était déplacé à cet endroit lui prodiguant des élancements douloureux. Elina se plaça juste derrière elle et entoura de son bras mutilé la taille de sa fille pour la maintenir et partit au galop. Les rebonds du cheval faisait gémir l'humaine. De temps en temps, elle regarda le visage de sa mère qui même si elle lui souriait avec tendresse paraissait souffrir de ses entailles.
A mi-chemin, elle sentit son esprit se détacher de son corps. Sa jambe ne lui faisait plus mal, elle ne la sentait plus. Ses yeux se révulsèrent et après quelques spasmes elle partit dans le néant. Elle se sentait attiré hors de son corps. Ewilan baignait dans un océan d'étoiles, ne ressentant aucune douleur. Le visage serein elle s'éleva haut dans le ciel. Une voix frappa son esprit de plein fouet. Voulant l'ignorer, elle accéléra vers la lumière mais la voix se faisait insistante. Cédant, elle écouta. « Ewilan, ma fille... combat le mal qui te ronge le corps, la vie vaut la peine d'être vécu. Combat, ton destin est tracé et on a besoin de toi... Viens ma fille. Je t'aime ne m'oublie pas...» La voix se perdit en échos dans le néant. D'un coup, elle fut tiré en arrière par une force invisible. Elle voulut crier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Une lumière blanche l'aveugla et elle sentit de nouveau sa jambe blessée. Son corps était fatiguée et ses yeux eurent du mal à s'habituer à la clarté de la pièce. Elle était dans sa chambre, allongée sur son lit. Elle tourna le tête vers la droite et vit le visage tendre de sa mère qui lui tenait la main. Son bras blessé était bandé ainsi que ses côtes. Elle avait le visage fatigué, les traits tirés mais son visage était serein. Après l'avoir rassurée, elle lui narra ce qui c'était passé. Elles étaient revenues au château. Ewilan était tremblante de fièvre et parcourut de spasmes. Elle l'avait transporté dans sa chambre et des guérisseurs étaient venus pour les soigner toutes les deux. Parlant avec difficulté, le jeune fille demanda:
« - Et papa... Sait-il pour...
Le sourire s'effaça du visage d'Elina.
Oui. Il a renvoyé ton ami. Je suis désolée. Je ne lui ai pas raconté toute l'histoire. Je lui ai juste dit qu'on s'était fait attaquer par une bête sauvage. Il a envoyé des troupes à sa recherche. Elle fit une pause et reprit. Il faut que tu saches. Tu as été mordue par... Elle se mordit les lèvres, un loup-garou. »
Le choc fut tel que son cœur rata un battement. Un loup-garou! Après cinq minutes de silence elle essaya de parler mais aucun son ne sortit de sa gorge.
« -... Je suis... loup-garou moi aussi? Oui... Votre groupe sanguin étant identique, il n'a pas put s'empêcher de te morde. Et... C'est toi qui m'a parlé pendant que... j'étais inconsciente? »
Elina lui expliqua. Pendant qu'elle était inconsciente, elle avait veillé sur elle jour et nuit lui parlant doucement. « A un moment ma conscience à du s'échapper vers ton esprit tellement le lien qui nous uni est fort ...» Elle était morte pour revenir vers les vivants. Les étoiles étaient donc un passage, une étape...
Pendant les jours qui suivirent, sa mère resta près d'elle. Elle insistait pour que ce soit elle qui la soigne de peur que quelqu'un se rende compte de la nature de la morsure. Elle lui expliqua aussi les phases de la lune, tout ce qu'elle savait sur les loups garous. C'était un secret entre elle et sa mère. Depuis l'événement, un jour par semaine elles partaient vers la montagne toutes les deux sous prétexte d'une ballade mais en réalité, Ewilan passait le plus clair de son temps à se transformer, à maitriser son corps. Sa blessure guérissait bien mais elle garderait à tout jamais la cicatrice qui a scellé son destin. Mais ce qu'elle redoutait le plus c'était la pleine lune, soirée de cauchemars. La plupart du temps elle ne se souvenait pas de ce qu'il se passait et la transformation était plus que douloureuse. Sa mère et elle revenait souvent pleines de coupures, de griffures, de quoi faire cogiter son père...
Pendant les mois qui suivirent, elle changea complètement. Elle n'était plus la jeune fille curieuse au visage heureux, elle était devenu morose, irritable, ne prenait plus goût à la vie. Le moindre petit accroc la mettait en colère. Mais le mental n'était rien comparé au physique. Un soir, elles s'étaient établis à côté d'un étang. La journée avait été épuisante pour elles deux et elle eut juste assez de force pour se trainer jusqu'au bord de l'eau. Son visage apparut à la surface. Elle se regarda longuement ne se reconnaissant plus: son corps était maigre, ses côtes saillaient mais chose étrange ses muscles étaient en béton. * Surement une caractéristique... * Ses cheveux, jadis flamboyant et couleur de feu n'étaient plus qu'une crinière sale et emmêlée. Ils étaient devenus ternes, sans éclat. Son visage n'avait aucun défaut apparent, sauf un grain de beauté sous l'œil gauche. Des cernes les entouraient l'a faisant vieillir de quelques années. Elle avait le nez droit et fin et la bouche élégante. Ses lèvres rouges étaient sèches et le sang d'une coupure récente coagulait. Ses yeux en amandes surmontaient ses pommettes hautes. Ils étaient d'une étrange couleur émeraude, aussi verts et beaux que la pierre. Ses yeux étaient animés par la rage et la douleur. Seule une petite flamme brillait encore, vestige de sa vie d'avant... Une larme de cristal glissa le long de sa joue et tomba dans l'eau avec un son pur, brouillant son image. Elle sentit une présence à ses côtés. Sa mère s'était assise à côté d'elle, l'entourant de ses bras chaleureux.
La pleine lune approche. Deux jours avant le départ, sa mère fut prise de fièvre et de nausée. Incapable de rester debout cinq minutes, elle s'inquiétait à l'idée que sa fille soit toute seule un soir comme celui-ci. Malgré les réticences d'Ewilan, elle voulut partir avec elle et c'est avec regret qu'elle chevaucha à ses côtés. Le crépuscule s'installa quand ils arrivèrent. Tremblante de fièvre, Elina ne tenait à peine debout. Elle s'approcha de l'eau pour boire. Soudain elle vacilla terriblement pâle. Elle eut une nausée, hoqueta, tendit la main vers Ewilan pour s'accrocher. Son front perlait de gouttes de sueur, ses yeux se révulsèrent et elle tomba avec la grâce d'une fleur, évanouit. Ewilan n'eut pas le temps de la rattraper, elle tomba dans l'eau se laissant emporter par le courant. Sans hésiter, Ewilan se transforma et plongea à son tour. L'eau cristalline lui glaçait les os. Tandis que le courant l'emportait, sa mère se faisait emmener vers les rapides et bientôt se retrouva entourée de rochers tranchants. Ballotée par le courant, elle se cogna, s'éraflant et se coupant, laissant derrière elle une trainée rouge. Paniquant, la louve accéléra et réussit à attraper le pan de la tunique de sa mère dans ses crocs. Tirant de toute ses forces, elle réussit à la trainer jusque sur la berge. Du sang coulait de sa bouche, ses jambes étaient couvertes de bleus et de coupures et vers sa poitrine, le vêtement prenait une inquiétante teinte vermeille. Paniquée, elle transporta sa mère sur son cheval et partit au galop vers la château. Elle arriva vers le début de la soirée et transporta direct sa mère vers sa chambre. Titubant sous son poids, elle vacilla et tomba sur le seuil de la porte. Haletante, elle la traina vers le milieu de la pièce. Tout à coup, elle regarda vers la fenêtre, son regard attiré comme un aimant vers la lune, grande, belle et brillante. Elle se transforma d'un coup et perdit la conscience de son corps. Elle se voyait faire mais ne pouvait plus se contrôler.
Elle ressemblait à un loup, mais elle était plus grande et pouvait se tenir sur deux pattes. Elle avait une fourrure épaisse, brillante comme de l'argent. Son museau droit cachait derrière ses babines des crocs blancs comme la neige. Ses yeux étaient la chose la plus reconnaissable de son corps d'humaine: d'une couleur vert émeraude. La deuxième chose que l'on reconnaissait le plus chez elle était la couleur de ses poils, ils flamboyaient comme milles feux, parsemés parfois de reflets rouges, comme ses cheveux. Ils étaient plus dense au niveau de son encolure, lui faisait une crinière de feu. S'arquant sur ses pattes arrière, elle hurla à la lune. Sa voix était chantante et l'on pouvait percevoir une note de mélancolie.
A peine sa plainte finie, un homme ouvrit la porte à la volée. C'était son père, mais son esprit de loup-garou ne le connaissait pas. Un instinct lui dit de protéger sa mère de cet homme nouveau. Elle se plaça au dessus d'elle, retroussa les babines et gronda à l'adresse de son père. Celui-ci regarda d'abord sa mère, le sang qu'elle avait sur elle et Ewilan. Sa fourrure était également recouverte de sang mais c'était celui d'Elina. Croyant que c'était elle qui l'avait attaqué, Son père fonça sur elle aveuglé par la rage. Elle fit un bond de côté et planta ses crocs dans son bras. Inconsciente de ce que son corps de loup faisait, elle prenait un plaisir profond à mordre l'inconnu. Ignorant ses cris de douleurs, elle replanta ses crocs mais cette fois au cou. L'homme se débattait avec violence, lui donnant des coups de pieds dans les côtes. Ewilan farfouilla dans son cou à la recherche de la jugulaire, la veine qui détenait le flux de la vie... Un craquement sonore lui empêcha d'atteindre son but, il venait de lui casser une côte. Elle relâcha sa prise et partie se blottir contre sa mère, gémissant. Son père était à moitié mort et respirait avec difficulté. C'est alors que Elina se réveilla. Elle regarda son mari puis Ewilan et comprit. Elle se précipita vers lui et sa blottit contre sa poitrine en pleurant. Voyant cette scène tragique, il y eut un déclic dans son esprit, prenant pleinement conscience de ce qu'elle avait fait. Son père croisa son regard, il regarda avec attention les yeux d'Ewilan. Il avait la même couleur émeraude que les siens. Et sa fourrure, flamboyante comme ses cheveux. La détresse se lisait dans le regard de la jeune fille et c'est avec un sourire que son père s'éteignit.
Accablée par le chagrin, les sanglots de sa mère se transformaient en cris de douleur. Le tenant dans ses bras, elle le berçait, déversant ses larmes sur ses cheveux. Toujours dans son corps de louve, Ewilan était tellement choquée qu'elle n'arrivait pas à faire un seul geste. Elle les regardait, dans les bras l'un de l'autre, sa mère, son père... Une tragédie...
Alertés par les cris, des gardes accoururent. On entendait le cliquetis de leurs armures tandis qu'ils gravissaient les marches en colimaçons. Elina, les yeux ruisselant de larmes se tourna vers sa fille et lui dit:
« -Ewilan, ma chérie... pars avant que les soldats arrivent. Pars je protègerai tes arrières. »
Ewilan gémit. Elle ne voulait pas quitter sa mère. Les soldats se firent de plus en plus proches. Sa mère regarda anxieusement la porte et reporta son attention sur sa fille. Elle plongea son regard azur dans le sien, mettant tout son amour et dit:
« - Je sais que tu t'en veux pour ce que tu as fait... sa voix se cassa. Mais ce qui est fait est fait. Pars vers l'Est ma fille. Prend un bateau et va sur l'autre continent. »
Elle sortit une bourse pleine d'or de sous sa robe et l'attacha autour du cou de la louve. Elle passa ses bras autour de son encolure de lionne et l'étreignit. Les yeux d'Ewilan brillaient, mais les animaux ne pleurent pas...
« - Je savais que ce moment arriverai un jour Ewilan, reprit-elle. Pars et ne te retourne pas! »
Sa voix se perdit dans ses sanglots, son corps étaient parcourus de spasmes. Ewilan avait le cœur au bord des lèvres, elle ne supportait pas ça, pas de voir sa mère dans cet état. Toujours en pleurant, elle dit:
« - Je vais... je vais aller retrouver ton père Ewilan. Je ne peux vivre avec cette douleur...
La louve crut recevoir un couteau en pleine poitrine. Elle allait protester mais sa mère lui coupa la parole.
Quoi qu'il arrive ne m'en empêche pas. Pars! Je t'aime ma fille. »
A peine sa phrase finie, elle pris la dague de sa ceinture et avec un cri, abaissa ses bras et l'enfonça dans son ventre. Sous le choc, elle hoqueta. Son regard rencontra celui d'Ewilan. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres. Une écume rose perlait au coin de sa bouche, transformer en un filet de sang. Lentement, elle se blottit contre son mari, et après un dernier regard vers elle, ses yeux s'éteignirent. La scène s'était passée au ralenti, Ewilan voyait faire sa mère sans pouvoir réagir. Son cœur explosa de douleur et de chagrin. Elle lança un hurlement de loup, une plainte à déchirer le cœur, et sans plus attendre, elle passa la porte. Au moment où elle tourna la couloir, elle vit les gardes se presser dans la chambre des défunts en poussant des cris de surprise. Elle passa par sa chambre et se transforma en humaine. Chamboulant tout sur son passage, elle pris une sacoche, mis quelques vêtements utiles dedans, son peigne et sa bourse. Elle vérifia qu'elle n'oublia rien et repris son apparence de loup. Ewilan, pris les sac entre ses crocs et d'une traite, elle courut jusque dans la cour. Des soldats l'a poursuivait, croyant surement que c'était elle qui les avait tués, ce qui n'était pas faux... Elle doubla l'allure et passa la herse sans encombre. Elle si dirigea vers la forêt de pins et disparu dans les ténèbres.
Pendant les jours qui suivirent, elle erra dans la forêt sans but précis, restant sous son apparence de loup. Elle se laissait aller, ne se nourrissait plus, ne prenait plus soins d'elle. Un matin, elle se décida enfin de tirer un trait sur sa vie d'avant. Elle se traîna jusqu'à la rivière le plus proche et se jeta dedans. Dans l'eau elle se transforma en humaine et se laissa porter doucement par le courant. L'eau froide lui glaçait les os mais ça lui était égal. Elle se lava le corps et les cheveux, laissant derrière elle une trainée sombre. Quand elle décida qu'elle était enfin propre, elle se sécha et s'habilla. Elle portait un pantalon sombre avec des bottes souples, un corsage léger et par dessus, un vêtement en cuir matelassé. Elle se peigna, passant du temps à démêler ses cheveux puis un fois prête, partit d'un bon pas vers la mer... |
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